Le patriotisme est-il un « gros mot »?

Voilà un sujet délicat ! Surtout pour nous français. Souvent, j’ai parlé dans des billets précédents du patriotisme sud-américain, j’en ai discuté avec des collègues péruviens, argentins et français pour essayer de comprendre de telles différences entre pays sur ce sujet. En fait, j’aimerai comprendre pourquoi par exemple au Pérou et en Argentine on voit des drapeaux nationaux dans tous les coins, pourquoi en France le drapeau est-il si discret, pourquoi en Amérique du Sud on est si fier de son pays alors que chez nous on à peine à le dire ?

Ce billet n’a rien de politique ou de provocation, juste une question posée, une tentative d’explication. J’y apporte seulement mon analyse et mon point de vue. Je vous laisse le soin d’apporter le vôtre pour que je sache enfin répondre à ces questions !

Tout d’abord, il faut distinguer le patriotisme du chauvinisme, qui est une manifestation excessive et agressive du patriotisme, et du nationalisme, qui est une idéologie politique, souvent détournée par les intolérants et donc bien souvent mal interprétée.

Ici, nous parlerons seulement du patriotisme, « un sentiment d’appartenance à un pays, qui renforce l’unité selon des valeurs communes. C’est un état d’âme/d’esprit qui pousse quelqu’un à ressentir de l’amour et de la fierté et à défendre les intérêts de son pays. »

Pourquoi chez nous, en France ou en Europe en général, le patriotisme est-il mal vu ?

Il est souvent assimilé au chauvinisme et au nationalisme. Les partis d’extrême droite européens utilisent cette notion pour « lutter » contre un « ennemi » extérieur, bien souvent imaginaire !
D’autre part, l’Europe a vécu ses pires années à cause du nationalisme, les guerres qui l’ont frappé sont récentes et un dégoût de ce principe a été développé. Il y a eu extrapolation et déformation du principe de base.

Autre raison qui me semble importante, mais aussi très discutable : la société européenne ne vit que pour et par l’individu. Il n’y a pas l’idée de la patrie, du groupe. C’est une société individualiste à la différence de la société sud-américaine qui a plus tendance à voir les choses au niveau du groupe, de la famille, de la patrie.

Pourquoi cette différence entre ces deux cultures ?

Un individu ayant des problèmes économiques, sociaux, etc. s’appuiera plus facilement sur un groupe pour l’aider à s’en sortir. Il existera un principe de solidarité si ce groupe se trouve dans la même situation. Je crois que cette idée peut s’appliquer à une patrie, un pays. Les pays en voie de développement développent ce principe de solidarité beaucoup plus que les pays « riches ». Cette solidarité peut alors se manifester sous la forme du patriotisme, une fierté qui les rassemble malgré leurs problèmes. Une valeur en commun !

Le colonialisme est-il en parti à l’origine de ce sentiment patriotique chez les Sud-américains ? Peut-être, car le fait d’avoir été dominé durant des décennies par un empire étranger, il s’est développé un sentiment patriotique fort. Voyez ce qu’il s’est passé après la guerre mondiale en France, à la libération, on était fier de notre drapeau tricolore !

Peut-on traduire ce patriotisme, par un complexe d’infériorité vis-à-vis des fortes puissances économiques ? Comme une auto-défense ? Oui sûrement !

Attention, je ne dis pas que le patriotisme sud-américain est un exemple à suivre, car l’on a vu dans l’histoire de ce continent des dérives terribles et extrêmes qui ont autant traumatisé les sud-américains que le nationalisme européen des années 30-40.

Ici aussi le patriotisme se transforme bien souvent en nationalisme stupide ou en chauvinisme.

Une idée de juste milieu entre le patriotisme sud-américain et l’antipatriotisme européen serait sûrement la solution. Je dis solution, car une touche de patriotisme pourrait aider à créer des liens entre citoyens, cela permettrait peut-être aussi un meilleur civisme, un meilleur respect entre individu. Je ne crois pas du tout que patriotisme soit synonyme d’irrespect, d’intolérance, de racisme. Je crois que ce principe nous permettrait de peut-être mieux comprendre « l’inconnu ».

Si vous voulez laisser votre opinion, contre dire ce billet, apporter des arguments, ou développer mieux que moi une idée abordée dans ce billet vous êtes les bienvenus… mais attention, je ne veux pas que cela déchaîne chez certains une fibre politique malsaine du pro ou contre patriotisme. Encore une fois, le sujet est abordé plus d’un point de vue « sociologique » que politique.

Si j’ai décidé de publier cette question, c’est justement pour que vous essayiez de m’y répondre… car je n’ai pas une idée bien claire sur la question.

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Notions de patriotisme et de nationalisme
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24 Responses to Le patriotisme est-il un « gros mot »?

  1. Dul dit :

    Je pense que le nationalisme est juste une forme « théorisée », au cours du 18e siècle et au début du 19e, du patriotisme et qu’au delà les deux ont les mêmes conséquences en général négatives.
    Régulièrement je discute (au sens espagnol de la chose) avec ma femme sur l’extravagant patriotisme argentin. En fait ce n’est pas vraiment l’abondance des drapeaux et/ou fêtes nationales qui m’énervent, mais le fait que ceux et celles qui sont derrière cette exubérance, on retrouve ceux et celles qui ont intégralement vendu le pays dans les années 90, je pense particulièrement à la distribution des drapeaux par la sympathique radio 10.
    Ce que dit ma femme, c’est qu’il y a dans toute l’Amérique du sud et par extension dans toutes les Amériques, un besoin d’affirmer son appartenance au pays et les symboles qui vont avec et cela à cause du caractère récent de chacun des pays. Les Argentins comme les autres Américains s’attacheraient donc davantage que les européens au drapeau et à la notion de patrie à cause de cela. Cet argument ne me convint nullement, après tout l’Argentine est plus ancienne que l’Allemagne ou l’Italie qui ne font leur entrée dans le concert des nations en tant qu’état qu’en 1870. D’autant que si ce n’était que ça, il y aurait deux grands pays en Amérique du sud, le Brésil et disons la Colombie, incluant tous les pays hispanophones. Car qu’est-ce qui différencie le Chili de l’Argentine, l’Uruguay de l’Argentine, la Bolivie du Pérou le Venezuela de la Colombie? si on y regarde de près peu de choses, en tout moins que ce qui sépare un basque d’un alsacien. Je crois que malheureusement l’existence de tous ces pays ne vient que de petites haines et de grands intérêts économiques.
    D’autre part l’argument que tu avances sur le sentiment d’infériorité économique ne tient pas à cause de l’exemple du grand cousin du nord qui reste quand même le plus patriotique, chauvin pardon, pays de la planète et du coup l’opposition individualisme, patriotisme ne tient pas non plus, ah comme il est facile d’avoir les Etats-Unis comme contre-exemple dans une démonstration!
    Si l’on regarde bien l’entre aide ne fonctionne qu’au niveau de petites communautés, mais rarement au niveau de l’état. Une chose que je trouve déroutante dans toute l’Amérique du sud, c’est la quasi-divinisation des libérateurs. Pourtant ces hommes, qui étaient la plupart des idéalistes formés aux idées des lumières, ont souvent fini dans la misère la plus crasse, je pense particulièrement à Bolivar, mais aussi aux deux grands hommes de l’Argentine San Martin et Belgrano. Et au bout du compte les sociétés n’ont pas changé, les mêmes descendants d’Espagnol ont gardé le pouvoir, la seule chose qui ait changé, c’est qu’ils ont arrêté de payer des impôts à l’Espagne.
    Mais je me suis laissé un peu déborder par les idées qui bouillonnent dans mon crane de piaf quand je parle de nationalisme, pardon de patriotisme. Revenons en aux symboles. Entre 1870 et 1845 l’Europe vie la belle explosion des nationalismes, l’exacerbation des nations, la révolution industrielle et la colonisation. Au final de nombreuses guerres, mais surtout 2 d’entre elles qui cumulent de 70 à 100 millions de morts dont 6 millions de juifs et 1 million de Rom exterminés simplement pour avoir été juifs ou Rom. Même si les drapeaux sortent à la fin de la guerre, le traumatisme des deux guerres développe chez les Européens ce sentiment « non patriotique » qui d’une certaine manière à parmi l’éclosion de l’Union Européenne.
    Si l’on regarde bien le patriotisme frénétique ne se limite pas à l’Amérique du sud, mais à quasi toute la planète sauf peut-être en Europe. La fascination des Turcs pour le drapeau et Atatürk en est un bon exemple et je ne parle pas des Etats Unis (je suis tombé sur ce terme que j’aime bien, EUCAN (Etats Unis du Centre de l’Amérique du Nord).
    Alors oui si le patriotisme peut-être une simple fierté qui aide à s’ouvrir aux autres peuples et particulièrement à ses voisins je dis bravo. Je rêve un jour d’une gouvernance mondiale de la planète, si on me demande d’où je viens, je réponds que je vis sur terre, que je suis européen né en France et d’origine normande. Deux drapeaux ont pour moi plus de significations que les autres celui de l’ONU et celui de l’Europe, car les deux représentent une union de peuples. Je suis pour une Europe fédérale, pour une Amérique du sud fédérale, mais je sais aussi parfaitement que les patriotismes, les nationalismes sont des freins terribles à mes idées.

  2. Guillaume dit :

    Merci Dul pour ton point de vue très intéressant! c’est exactement ce que j’attendais de la part des lecteurs…Moi aussi j’ai une vue un peu idéaliste voir naive des choses. Sur chaque argument que j’avance je pourrai trouver un contre exemple et effectivement les USA est une beau contre exemple pour quasi tous les arguments que j’avance 😉
    c’est comme la grammaire: il y a une règle et 1000 exceptions 😉

    Moi aussi le chauvinisme des péruviens (pire que celui des Argentins!) me gonfle par moment. ex: le 28 juillet c’est les fêtes de la patrie…et bien cela fait 10 jours qu’ils s’y préparent, vendant des pins, des drapeaux, colorant leur maison etc… dommage je ne serai pas là le jour J pour vous raconter!

    Moi aussi je me considère comme européen puis français puis auvergnat 😉 alors qu’au début j’étais plutôt sceptique sur cette idée d’Europe…comme quoi les idées évoluent, surtout quand on s’intéresse au sujet.

  3. monie dit :

    La grande question… je ne pourrais malheureusement pas t’aider dans ta quête de LA réponse (si toute fois il en existe une).

    Tout cela me rappelle quelques soirées : nous étions 3 françaises, 3 péruviens, 2 colombiens et un mexicain. Et parfois les discutions partaient sur « oui mais nous au Perou on a les meilleurs chocolats du monde » (…), « oui mais en Colombie on parle mieux espagnol alors que les mexicains ils inventent des mots », « oui mais nous au Mexique on a les plus belles plages du monde » etc etc et chacun de défendre son pays. Et à côté de cela, nous françaises, au lieu de défendre notre pays, on se mêlait à la conversation pour défendre…l’un des leurs… Et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a un énorme fossé.
    « Mais pourquoi vous défendez pas la France alors que, bon, même si c’est loin d’arriver à la cheville de MON pays, c’est quand même pas mal non? »… « Pourquoi vous avez pas un drapeau de la France dans votre chambre?? ». Alors à nous d’essayer d’expliquer qu’en France quelqu’un qui met un drapeau à son balcon, c’est pas forcément bien vu, car il est souvent utilisé dans les campagnes de l’extrème droite etc etc…. « c’est mal vu????!!! » incrédulité générale…
    L’explication vient forcément de l’histoire de chaque pays, des blessures des différentes guerres, de la politique aussi…
    Il y a des côtés positifs au patriotisme évidemment, c’est plutôt mieux d’être fier de son pays, mais dans certaine limite. Souvent les gens sont très fiers de leur pays qui est LE meilleur et à côté de ça ils sont complètement fermés aux autres cultures et c’est ce qui me dérange le plus.
    Bon puis aussi ça amène à dire des sottises du genre « le chocolat peruvien est le meilleur du monde », et ça, je peux pas laisser passer 😉

  4. Guillaume dit :

    c’est justement aussi pour ce type de discussion que j’ai avec les péruviens et argentins que je me pose cette question 😉
    Le meilleur chocolat c’est…. le Nutella…et hop! une polémique de plus… 😉

  5. monie dit :

    le nutella c’est pas du chocolat : c’est de l’huile (si, si laisse le 1 moi sans y toucher et tu trouveras une appétissante couche d’huile à la surface…mmm)

    Quoi qu’il en soit on est au moins d’accord sur un point, c’est pas le péruvien le meilleur 😉

  6. Dul dit :

    D’accord avec toi sur le chocolat Monie 🙂 Vive le chocolat noir à minumum 70% et sans autre graisse que le beurre de cacao!!! Que je dis moi! Bon la crème en barre comme j’appelle le chocolat blanc je ne suis pas contre non plus.

    Sinon je veux rester naïf et continuer à être un conteur pour dire avec des histoires des vérités que l’on écoute pas assez.
    pour dire que chacun est comme son voisin, pour faire rencontrer les cultures et se rendre compte que finalement ce n’est pas si différent etc…
    Si j’ai réussit à convaincre 1 personnes pendant le voyage que celui qui est différent a plus à m’apporter que celui qui me ressemble, alors je n’aurai pas fait mon tour du monde en vain!

    Au Mexique je me souviens que le truc qui me gonflait c’était la présence systématique de rues du 5 mai, la seule victoire de l’histoire du Mexique et ce fut contre la France hehehe et dire que les troupes françaises on prit Puebla l’année suivante, mais là les mexicains ne s’en enorgueillissent pas.

    Monie quand tu décris les discussions, je ne peux pas m’empêcher de penser à l’étonnement des gens quasiment partout dans le monde quand tu dis que tu es athée. C’est délirant, au Pakistan on en était même arrivé à dire que nous étions catholique pour qu’ils nous foutent la paix sur ce sujet, bon après ils nous demandaient invariablement si nous étions marié et si nous avions des enfants et la réponse négative pour des gars de plus de 30 ans les tuaient aussi.

  7. Patrick dit :

    L’Amérique latine est constituée de pays jeunes qui n’ont pas encore résolu tous leurs problèmes territoriaux, et il s’en faut beaucoup.
    Dès l’école maternelle, le drapeau et le chant national sont présents ainsi qu’un livre d’histoire écrit de telle sorte que les conflits territoriaux en cours sont toujours présentés au bénéfice du sien.
    L’idée nationale est surtout portée par ces conflits latents. Le populisme, outil de base de tout politique sud-américain se sert énormément de tout cela.
    Quant à l’idée que le concept de nation devrait augmenter le sens civique de ces populations, il suffit d’y avoir vécu sans préjugés et sans romantisme exacerbé pour savoir que c’est une grosse erreur.
    J’ai pu voir après la crise de 2001 les files d’Argentins qui demandaient un passeport italien ou espagnol devant les ambassades, loin de moi de leur en faire reproche, on va manger là ou on peut, il n’y a pas de honte à avoir. Même Cavallo, ministre sinistre des Finances, a obtenu son passeport italien.
    La colonisation ?
    Ahhhhhhh, à part quelques peuples Amayras et Indiens en Bolivie, au Pérou, en Équateur, en Colombie, les Mapuches qui ont survécu en Argentine et au Chili, tous les sud américains sont des colonisateurs ! (Excusez-moi si j’en oublie quelques-uns)
    Mais cela n’empêche pas certains d’avoir, comme certains conquistadors dont on a refait gentiment l’histoire, d’être des personnes qui ont réellement voulu créer un pays (laissons-leur le bénéfice du doute).
    C’est Felix Luna, grand historien argentin qui disait : Pour créer un pays, il me faut des héros. De Vercingétorix à Bolivar, les historiens n’ont pas cessé de créer des héros pour construire un pays.
    Voilà, je ne suis pas rentré dans le piège, vraisemblablement involontairement tendu, de faire une comparaison entre patriotisme et nationalisme, mais j’espère, à ma manière, bien sûr, avoir répondu à tes interrogations.

  8. Guillaume dit :

    de plus en plus intéressant! c’est vrai que le sens civique des sud américains n’est pas leur qualité première. Mais si on prend l’exemple des USA, leur patriotisme les rend plus civique.
    Il n’y a pas de piège tendu puisque que je précise bien que le sujet porte seulement sur le patriotisme.

  9. Patrick dit :

    Hum… Guillaume !
    Le patriotisme c’est aussi aller prendre la bastille quand on est dans la merde, pas de faire la queue devant un consulat pour pouvoir émigrer, c’est aussi ce que je voulais dire, mais bon…

  10. Dul dit :

    Ma femme est italienne, mais elle n’a pas demandé le passeport en 2001 mais en 1996 si je ne m’abuse et plus pour des raison sentimentale qu’autre chose, ses grands parents faisant partis des très nombreux immigrants italiens d’Argentine.
    L’histoire de Carvallo me fait penser au mini-scandale français de la double nationnalité de notre ministre de l’intérieur. Personnellement je trouve normal de garder la nationalité de ses parents.
    Les indiens sont quand même plus qu’une poignée en Bolivie et d’autre part je crois qu’il est bon de différencier colonisateurs et immigrants non?

  11. Patrick dit :

    une petite poignée qui fait 50 % ou plus de la population

    immigrant ou colonisateur ? ça doit dépendre du nombre d’indiens qui reste 😉
    Ah si nos pieds avaient foutu la p´tite vérole à toute la population du magreb et vidé les prisons pour avoir de la main d’oeuvre, effectivement ce serait des immigrants
    Je sais, ce n’est pas si simple, mais il y a des jours, je ne peux pas m’en empêcher

  12. Patrick dit :

    Pour revenir à des choses sérieuses, excusez moi pour l’épisode pieds noirs (quoique…)
    Bolivie :
    9.982.000 habitants
    62% de la population est d’origine indienne (les Aymaras et les Quechuas)
    62,7% de la population vit sous le seuil de pauvreté
    Ce sont d’ailleurs les mêmes

  13. Dul dit :

    heu non normand j’y un colonisateur aussi mais d’un bout de France hehehe.

  14. patxi dit :

    c’est le café du commerce ici, j’aime bien.

    c’est peut être comparer des histoires bien différentes, ou du moins des temps de la vie nationale bien différents.PLus je traine en amerique latine, plus je me souviens de mes cours d’histoire sur la III ème république française, la republique des instituteurs: on est en 1872-1911 un peu partout en am latine. besoin d’unifier, de cimenter des communautés et régions disparates, entre alsaciens, basques, bretons, picards, catalans.
    on en est la un peu partout en am latine.
    besoin de créer des liturgies politiques, des lieux de mémoire, des cérémonies républicaines, des mythes nationaux, pour faire nation et en meme temps diffuser les « saines valeurs » du patriotisme. en rajouter, surtout.muséologie, calendrier républicain, drapueax géants.

    Nous sommes vaccinés sur les excés du nationalisme, car l’UE s’est construite sur des rivalités nationales et des guerres sans fin, et on trouve meme un peu ridicule tout cela desormais.encore heureux.
    on est dans le post national, qui n est possible que si on comprend et vit le national. voila pourquoi le montenegro par exemple va a voir du mal a passer du régional au post national sans l’étape nationale.capito?

    mais on est du coté des dominants, du primer mundo, en France, avec passé et rayonnement prestigieux. donc inconsciemment, on a suffisamment de fierté et d’assurance pour pas avoir à l’afficher de cette façon. mais le patriotisme des français est très très fort aussi. il s’affiche avec des cretitudes nombrilistes et cette certitude d’etre un modèle universel..
    et donc nous avons sans doute moins besoin de cacher nos blessures narcissiques collectives et complexes d’infériorité derrière ces paravents folkloriques.
    mais pour ces pays, c’est leur temps. viendra l’apaisement idenitaire, plus tard.
    le dépassement du patriotisme.

    en attendat, on devra se taper ce genre de discussions pénibles, avec le « meilleur truc du monde » pour de la daube, les peruviens qui pensnet etre Cuzco again, les mexicains super chauvins, les venezueliens qui se croinet une puissance mondiale depuis chavez,etc?

    enfin ce que j en dis….

  15. Patrick dit :

    sans parler des Chiliens qui veulent s’approprier le pisco

  16. Guillaume dit :

    …et les argentins le dulce de leche 😉

    « mais pour ces pays, c’est leur temps. viendra l’apaisement idenitaire, plus tard.
    le dépassement du patriotisme. »

    Complètement d’accord!

  17. Patrick dit :

    L’histoire se répète toujours !
    Un boniment de prédicateur à mon avis, mais bon, on a le droit d’espérer, je vais rejouer les numéros gagnants du Loto à l’époque où il a commencé.
    Le problème, pour être court, c’est qu’effectivement on observe les mêmes symptômes que dans notre vieille Europe, mais les conditions extérieures, l’information, l’économie, les groupes de pression et leurs objectifs… j’en passe… sont très différents.
    Maintenant, je ne demande qu’à croire… mais je n’ai pas la foi.

  18. Aless dit :

    Le débat est super intéressant! Les arguments des uns et des autres sont valables, notamment celui de Patxi sur « la république des instituteurs » en Amérique Latine!

    Cependant, le patriotisme ne me semble pas passé de mode tant que ça en Europe également! Certes, il s’affiche différemment qu’en Amérique Latine, il cohabite avec le sentiment d’appartenance à l’Europe (qui est encore balbutiant), mais l’idée de la Nation est toujours forte dans nos « vieux » pays. Y’en a qui en ont même crée un ministère…

    Bon sinon sans chauvinisme aucun le dulce de leche n’a pas d’égal ailleurs et les filles argentines sont les plus belles du monde! 😉

  19. Scavenger dit :

    Très belle problématique, que je m’apprêtais également à traiter sur la toile, d’ici quelques temps quand même, étant encore expatrié de niveau débutant.

    Effectivement cela fait partie des choses qui m’ont le plus étonné ici : le drapeau Argentin est partout, sur les bâtiments, hissés en haut d’un mât, aux portières des voitures… Whouaou, moi j’ai encore le souvenir d’un bar qui s’était fait menacé un 14 juillet pour avoir sorti un drapeau tricolore dans ma petite ville du sud de la France.

    J’ai donc parcouru cet article et les longs commentaires qu’il a provoqué d’un oeil très intéressé, et suis en fait assez d’accord avec les hypothèses émises, surtout au niveau de la fraternité dans une situation difficile. Il est important à mes yeux de pouvoir se sentir uni, ensemble contre l’ennemi.

    Mais la situation française est quand même très particulière surtout dans l’Europe, car je pense que les pays Européens tels que l’Italie ou encore l’Allemagne n’ont pas honte de leurs couleurs.

    Je pense qu’en France c’est en réalité du phénomène inverse qu’il s’agit : le peuple rejette ses couleurs pour se sentir uni contre la menace qu’est le nationalisme exacerbé du FN.

    Un même effet – besoin d’appartenance – pour des conséquences contraires, en quelques sortes.

    Mais je rejoins ici l’opinion de monie et patxi, relative à la culture et l’histoire du pays : l’Allemagne fière de ses couleurs pour avoir su se relever de la seconde Guerre Mondiale et s’impliquer comme l’un des acteurs majeurs de l’Europe ? L’Italie par simple fierté ?

    Bref c’est à mon sens une combinaison de tous ces éléments. Je tiens quand même à préciser que le meilleur chocolat, d’après Patrick, c’est le 99%, et il avait l’air de ne vouloir aucune concession à ce sujet, donc inutile de tergiverser sur le Nutella, non ?

    PS : faudra créer un post pour discuter des filles argentines, parce que ça aussi c’est sujet à débat… A moins que l’on ne m’est trop vanté leur mérite et que je m’attende à mieux du coup ? 😉

  20. Guillaume dit :

    Scavenger, il faut que tu ouvres plus les yeux quand tu sors de chez toi 😉
    Sinon, un truc qui n’a rien à voir mais depuis le Pérou, je ne peux plus accéder à ton blog! Je ne sais pas si tu as d’autres problèmes du type avec d’autres lecteurs?? De toute façon dans qq heures je suis à BsAs.

  21. Scavenger dit :

    Ah tiens ? Depuis quand ? Rien à signaler de mon côté, tu es le premier à me faire savoir ce genre de problème…

  22. Guillaume dit :

    cela se passe aussi avec un autre lien qui a le même style d’adresse que toi! (Marc de « Amérique en moto ») je n’ai pas d’explications!

  23. SanchoPancha dit :

    Interessant cet echange. Je me permets de mettre ma goutte.
    D’abord citer Desproges : « Le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres ».
    Ensuite, oui, la France est tres specifique meme en Europe. Les anglais nous sortent leur drapeau a qui mieux mieux (y compris par la brand England et sur les chaussures Reebook), les italiens itou, les norvegiens (Napapijri) et j’en passe enfin comme j’ai pas mal bourlingue en Europe de l’Est aussi je peux dire que seule la France exprime un tel malaise avec ses couleurs.
    C’est un theme qui a alimente la campagne presidentielle a juste titre. Je ne crois pas que la montee du FN en soit l’origine. Bien au contraire, pour moi, le phenomene FN a beneficie de la sape des valeurs traditionnelles et patriotiques (certains diraient de la droite traditionnelles) realisee en France par la surrepresentation dans les elites et les medias des themes de gauche, d’extreme gauche, tiers-mondistes et revolutionnaires. La fascination et l’absence d’esprit critique de la France pour la revolution de 89, le role du PC dans la Resistance et Mai 68 est mortifere. Expliquer a vos amis etrangers que pres de 50% des candidats a la presidence de la republique francaise sont d’extreme gauche ou apparente (Trotskistes, gauche revolutonnaire, regressionistes ecologistes, altermondialistes, communistes…) et vous verrez les reactions (souvent de la compassion). Si l’on ajoute a cela une droite decervelee pendant 20 ans (les fameux intellectuels de gauches tipiquement francais) il faut pas s’etonner de se prendre du FN au 2nd tour en 2002.
    Pour finir, je vous soumets un autre sujet dans la meme veine:
    l’image que les francais ont a l’etranger me parait parfois tres differente de celle que j’ai (par exemple je me souviens expliquer a une americaine que non en france on ne sort pas son drapeau a tt bout de champs comme sa religion car cela peut etre assimiler a un nationalisme extremiste ou de l’intolerence religieuse et elle me repondant qu’il n’y avait de tte facon pas plus chauvin que les francais). Qu’en pensez-vous?

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