Les TIC’s en Argentine

Je ne veux pas empiéter sur les plates-bandes de Scavenger mais j’ai eu l’occasion de lire un article intéressant sur l’analyse des sites internet gouvernementaux, consacrés au tourisme en Argentine.
L’article est super long et traite de plein de trucs donc j’irai directement aux points qui me semblent intéressants et qui m’incitent à écrire ce post.

— Plus de la moitié des gens qui voyagent dans le monde utilisent internet pour trouver des infos sur le pays qu’ils vont visiter et acheter leur billet d’avion.

— Ici en Amérique du Sud, c’est différent et les pays qui la composent ont un certain retard avec les Technologies d’Information et de Communication (TIC). Cela est essentiellement dû au fait que les gens n’achètent pas sur Internet, ou très peu ! La raison est assez simple. N’ayant pas confiance au système bancaire de leur pays, donc à la carte de crédit, ils effectuent leurs achats seulement « cash ». Et pour le moment on ne sait toujours pas payer en « cash » sur internet 😉 Il y a beaucoup de gens par ici qui achètent leur billet sur internet, mais qui doivent passer à l’agence de la compagnie aérienne pour payer ! Et bien sûr le prix est différent. Dans les pays sud-américains, on utilise beaucoup moins sa carte de crédit pour faire ses achats qu’en France. En plus, on peut avoir des rabais en payant en espèce pour que le commerçant ne paye pas le pourcentage supplémentaire pour tout paiement en carte ou tout simplement pour encaisser au « black » !

— Les produits touristiques les plus promus sur les sites internet des provinces argentines sont :

  • la pêche sportive, tourisme rural et tourisme d’aventure (87,5 % des sites provinciaux)
  • site du patrimoine naturel (83 %)
  • l’écotourisme (79 %)

    Je dois dire que l’histoire de la pêche m’a vraiment surpris ! il faut dire qu’en Patagonie ils ont des truites aussi grosses que des Barracudas 😉

  • 19 Responses to Les TIC’s en Argentine

    1. Patrick dit :

      Je dois encore mettre un bémol à cette affirmation : Les argentins n’utilisent pas leurs réseau bancaire, cartes de crédit, etc. !
      Aujourd’hui les achats (alimentaire et électroménager) se font avec carte de crédit, plus généralement de débit pour une raison très simple :
      10 à 15 % de remise et 12 à 15 mois de crédit gratuit en utilisant ce moyen de paiement. Dans tous les cas, remboursement partiel de l’IVA (notre TVA) 2,3% environ avec carte de crédit et 4,3% avec carte de débit.
      Cela n’est bien sûr pas égal à ce qui se pratique en France, il existe des raisons fiscales pour inciter la population à utiliser ce moyen de paiement, mais pas un jour ne se passe sans recevoir l’appel d’un banquier, qui curieusement pour nous (loi liberté et informatique), dispose du fichier VERAZ (fichier interbancaire des bons et des mauvais payeurs extraordinairement à jour) et vous propose gratuitement une carte de crédit sans coût et même sans ouvrir de compte en banque.
      Les achats sur internet sont faibles, c’est vrai, personne n’a réellement confiance dans la sécurisation des opérations localement, avec raison d’ailleurs.
      Bien entendu, il faut rajouter à cela que 40% des salariés étant toujours payés au noir, ils n’ont pas accès aux services bancaires. C’est plus un problème de moyen que de confiance, mais, si pour des raisons évidentes d’amour propre ils diront le contraire.
      Mais qui accepterait de payer 15% plus cher s’il pouvait faire différemment ?
      Une fois de plus se sont les plus démunis qui payent pour les autres, tout comme le gaz qui se paye 4 fois plus cher en bouteille dans les quartiers périphériques que sur le réseau gaz de ville, aller au supermarché et payer avec des espèces revient à se faire taxer immédiatement de 15% minimum.
      Il y a toujours des secteurs de l’activité qui permettent de faire des affaires en payant en espèces, c’est entendu, mais cela a tendance à se réduire comme une peau de chagrin.
      Billets d’avion : pour donner un chiffre à jour et exact, aujourd’hui 40% du montant des transactions pour les achats de billets se fait par carte de crédit.
      40% du montant des transactions et non-pas du nombre de billets.
      C’est vrai ils passent par une agence, il s’agit pour eux d’obtenir des renseignements que les sites en ligne pour effectifs qu’ils soient ne donnent pas, de réserver l’hôtel, de modifier pendant les semaines qui précèdent le trajet et les options, bref tout ce qu’une agence de voyages fait et qu’internet ne permet pas. Il n’y a pas de différence de prix.
      L’Argentin qui voyage à besoin d’être rassuré et est très à cheval sur la notion de service, les entreprises, elles, utilisent des agences de voyages corporatives, une des plus importantes étant celle d’Amex.
      Reste à savoir qu’une fois tout cela fait, c’est bien à travers de moyens informatiques que billets et réservations sont émis, et ce, pour 90% des transactions.
      Depuis quelques semaines maintenant, même les billets de bus se réservent et s’achètent de cette manière, à travers les agences bien sûr.
      Pour les TIC’s il y a, c’est vrai, un retard, mais il serait peut-être bon de mettre en route un système comme celui de paypal qui permet de ne révéler qu’une seule fois ses coordonnées de carte de crédit et de se mettre à l’abri (pour autant qu’on puisse y être) de manoeuvres frauduleuses, des systèmes comme pagorapid et un autre dont je ne me souviens plus le nom permettent plus ou moins ce genre de transactions, mais c’est encore un peu lourd.
      En tout état de cause, les années qui viennent verront une envolée de ces technologies par ici, si bien sûr l’économie continue à croître, une autre crise comme celle de 2001 leur serait fatale.

    2. Patrick dit :

      D’autre part pour les billets en ligne, soyez prudents car si c’est pour en arriver là :
      d’après cet article : http://www.lepoint.fr/content/high_tech/article?id=209783
      Plus de la moitié des compagnies aériennes européennes pourraient être obligées de fermer leur site internet de vente de billets l’année prochaine si elles ne remédient pas à une série de problèmes identifiés par l’organe de protection du consommateur européen.
      Une étude menée en septembre et qui devrait être publiée mercredi relève que « plus de 50% de tous les sites web présentent des irrégularités, en particulier en matière d’affichage des prix, de lisibilité des contrats et de clarté des conditions. »
      Parmi les pratiques contestables reprochées aux compagnies aériennes incriminées figurent les exemples suivants:
      – le prix affiché du billet ne comprend pas les taxes aéroportuaires et les frais annexes,
      – les promesses d’offres de billets gratuits ou à très bas prix ne sont pas accessibles lorsque l’internaute veut en profiter,
      – les options d’assurance ou de services supplémentaires sont précochées par défaut, piégeant le consommateur qui finit par acheter des services ou produits non désirés ou par retrouver son adresse électronique dans des fichiers d’envois promotionnels en nombre,
      – les conditions générales de vente ne sont pas disponibles en langue locale pendant la procédure de réservation ou ne sont tout simplement pas traduites,
      – aucune information n’est fournie sur les droits et les procédures d’annulation, de transfert ou de modification des dates.

    3. Guillaume dit :

      T’es marrant avec ton « Je dois encore mettre un bémol à cette affirmation » 😉 Comme si j’avais l’habitude de dire des conneries jejejej même si je dois en dire de temps en temps…

      Je relate un article du Centro de Investigaciones y Estudios Turisticos de Juillet 2007, pas seulement consacré au thème des cartes de crédit.

      En tous les cas tes deux commentaires sont très interessant, merci pour les infos.

    4. Patrick dit :

      Le « je dois encore » c’est parce que j’avais déjà fait cette réflexion sur les cartes de crédit sur le site de Scavenger

    5. tonio dit :

      eh Guillaume c’est le Parrain … contredit pas comme ça!!! 😉

    6. Clément dit :

      Prolixe ce Patrick!!! incroyable

    7. simon dit :

      Quel hasard de tomber sur ton blog.
      Tiens d’ailleurs c’est mon boulot une partie des tics en argentine.
      Merci pour l’asado de vendredi l’autre jour avec stephane c’etait bien bon 😛

    8. Guillaume dit :

      Salut Simon!
      bienvenu « chez moi » 😉
      Tu peux aussi donner ton avis sur le sujet, cela serait interessant! moi je ne suis pas du tout spécialiste mais c’est plutôt interessant.

      A bientôt, j’ai cru comprendre qu’il y avait une fête chez toi tout bientôt jejeje

    9. simon dit :

      j’aurais pas grand chose a dire dessus, je suis dedans mais je m’y interesse pas trop. Et a vendredi prochain pour la fete de folie 🙂

    10. laura dit :

      c’est vrai guillaume. J’etait etonné quand j’ai vu mon copain, ses amies, etc acheter tout avec la carte de credit ou avec internet ici en France. Je toujours me mefie…Par contre, je trouve que en ARgentine, Mexique, Chile, même Cuba on utilise beaucoup les TICs pour la formation. De coup, je travaille encore avec un université qui a des etudes à distance, et on utilise un logiciel especiel (plataforma e-learning). On peut faire des etudes courtes (formation pour le travail), mais aussi de diplomes universitaries. Il y a d’ailleurs, meme Profesor de Francés! Regard l’UTN, ou l’Université de Quilmes. Selon mes amies francais, ça c’est ne pas très developé en France.

    11. Guillaume dit :

      Les TICs pour l’education sont sûrement plus développées qu’en France pour une question de distance? L’Argentine, c’est 5 fois la taille de la France avec énormement d’endroit loin de tout. C’est une explication mais sûrement pas la seule. Je sais qu’en Australie c’est la même chose pour cette raison.

    12. laura dit :

      Hola Guillaume. C’est posible que ça soit pour la distance, mais de tout facon, il y a beaucoup des universites, institutes, institutes de formation. Je pens que c’est le facon de le gen pour continuer ses etudes pendant il travaillent. En tout cas, je ne comprend pas pour quoi ici est moin develope. Malgre la difference de taille du pays, si quelq’un habite en Normandie par example et voulait fair des etudes d’ingenier, il faut se deplacer tres loin, comme meme…bom, pour l’instant je ne comprend pas tres bien le sistem francais. A mon avis, il y a des cliches sur les etudes à distances, plus fortes que en l’ARgentine. Dommage, la technologie ici est vraiment une bonne chose!!!!!

    13. Patrick dit :

      Non Laura, en fait en France les gens ne passent pas de temps à étudier une fois leur cursus terminé. Sauf dans des cas très particuliers.
      En Amérique Latine, les Universités sont ouvertes la nuit, les gens font des études à tout âge, j’ai même connu un Ministre qui a passé son doctorat de droit à l’âge de 50 ans, car cela manquait à son CV, il n’avait qu’une licence.
      Alors les cours par correspondance ou par internet…
      Ils n’ont pas franchement le temps ni les moyens de s’y investir.

    14. Patrick dit :

      Sans compter que les chômeurs si on ne les paye pas pour les former ils restent chez eux.
      Mais c’est un autre problème.
      L’assistance a ses revers !

    15. laura dit :

      Je trouve que en France les persons travaillent beaucoup. Je ne sais pas si ils ont le temp de etudier apres le travail. Au moin, mon mari rentre chez nous completement crevé…J’imagine pas qui lui puis etudier quelquechose!
      C’est vrait que en ARgentine il y a des universites que ouvrent la nuit, pour permettre justement le gens de continuer ses etudes. J’avait pas mal des eleves qui dormait pendant mes courses…!!!!!

    16. Scavenger dit :

      Ton mari est pas cheminot, ça se voit. 😉

      Ca me fait penser tout ça qu’il faudrait que je me mette sérieusement à mon mémoire de thèse professionnelle. Bien entendu je vais causer de tout cela en guise d’introduction, et l’appliquer au domaine de la communication plutôt que de la formation.

      Quant à la carte de crédit, je veux bien croire Patrick, notamment dans le fait qu’on assiste à un changement de mentalité vis à vis du paiement électronique. Mais on en est bien loin d’un usage démocratisé !!

      En France tu peux payer dans ton Géant favori 2€ en CB, ici ça te coûte 10 minutes d’attente, le temps que la caissière aille derrière le comptoir central pour valider ton paiement, revenir te faire signer le ticket, …

      J’ose même pas imaginer combien des bornes automatiques permettant de recharger son titre de transport (colectivo/subte) feraient un bien fou aux porteños, et peut-être même à l’économie du pays (au niveau marché de pièces) !

    17. […] date de soutenance commence à s’approcher, je commence à appréhender un peu le sujet, et quelques réactions sur le Web auront eu raison de ma procrastination. Je crois qu’il est désormais grand temps pour moi de […]

    18. Patrick dit :

      Brèche digitale !
      Moi, je veux bien, mais ce qui se passe c’est que 35% de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, que 50% des salariés sont payés au noir, que les petits commerçants, nombreux dans ce pays, ne déclarent pas leurs revenus, qu’une partie de la population garde son argent sous le matelas plutôt qu’à la banque.
      Brèche digitale ou brèche économique et sociale.
      Alors, les bornes automatiques du métro et le rechargement automatique des titres de transport, Marc, oublie un peu !

      Quant à l’usage démocratique de la carte de crédit, belle expression au demeurant, il faudrait peut-être la remplacer par distribution plus équitable des revenus et renforcement des institutions.

      La charrue avant les boeufs, ça ne donne jamais rien de bon.

    19. Patrick dit :

      D’autre part depuis de nombreuses années les autoroutes à péage proposent à leur clients un système de paiement automatisé avec une carte magnétique collée sur le pare-brise.
      Il faut pour cela avoir une voiture et généralement vivre dans un country à l’extérieur de Buenos Aires.
      Fracture sociale et économique, fracture digitale, non.

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